Message personnel…

… à tous ceux que j’entends dire que rien ne pousse si on ne met pas un p’tit kekchose, ils sont pas trop nombreux dans notre entourage cela dit ^_^ mais c’est encore cette histoire d’homme qui a vu l’homme qui a vu l’ours, on en connaît tous un.

Nous en tout cas, à part quelques gouttes de sueurs, on ne met strictement rien dans notre potager si ce n’est une bonne dose d’équilibre et de bon sens. Mais comme je parle parfois du potager, il fallait bien aussi montrer quelques extraits de notre récolte 2009, histoire de montrer non pas que nous avons raison de faire ainsi, mais plutôt de rassurer les éternels inquiets sur notre triste sort.

En tout cas, pas un granule, pas une goutte d’engrais, même bio, pas une goutte de traitement contre je sais pas qui ou quoi, pas de poisons bio ou non, et cette année, presque pas d’arrosage non plus ! En effet, autant l’année dernière j’arrosais régulièrement (le soir, car le matin je suis rarement debout assez tôt, ben oui, on peut pas bosser jusqu’à 3h30 et se lever à 8h tous les jours, enfin pas moi en tout cas ^_^), cette année, suite à une discussion avec un producteur de semences Kokopelli qui habite près d’ici et qui n’arrose absolument pas ses plantations (celles qui ne sont pas sous serre en tout cas), je me suis dit que si lui y arrivait, je ne vois pas pourquoi nous nous devrions arroser. Donc cette année, pas d’arrosage non plus, ou très peu à des moments où les plants souffraient un peu trop de la sècheresse.

Et quel résultat ! Aucune trace de mildiou sur aucun plant de tomates, alors que cette année, je les ai laissé pousser sans tuteur, ni cage, ni rien du tout, je les ai laissé pousser en vrac sur les buttes, et quelle récolte !!! De bonnes tomates juteuses, gouteuses, odorantes, meilleure encore que celle de nos maraîchers bio du coin.

Idem pour le reste, cette année encore, pour sa deuxième année de vie, notre potager nous remercie encore copieusement.

Pas de chasse à la limaces non plus, cette année, on a simplement mis les semis plus tard dans le jardin, j’ai tondu autour du potager, et j’ai laissé faire la nature qui finalement se débrouille bien mieux que moi pour se réguler. Certes, on a perdu quelques fruits ou légumes, mais quel temps de gagné, et n’oublions pas que les limaces jouent un rôle primordial dans la nature, au potager aussi, tant qu’elles ne pullulent pas bien sûr. On a aussi des rongeurs, les buttes sont fournies en trous de mulots ou autres. Mais finalement, à part encore une fois un très léger tribu, ces rongeurs ne pullulent pas et nettoient eux aussi le potager. Car doit-on rappeler que les rongeurs sont de grands insectivores. Moins de grandes sauterelles vertes dans le potager cette année que l’année dernière, alors que dans le champs aux alentours il y en a plein. La tonte autour du potager n’y est pas pour rien, ou bien elles n’avaient pas grand chose à y manger. De toute façon, elles n’y avaient jamais fait de dégâts, bien au contraire. Pas de doryphores, ou très peu, en tout cas, la récolte de pomme de terre a été très bonne. J’ai vu des jardins cet été où le « secteur » pomme de terre était bourré de doryphores et le pauvre futur consommateur ne savait rien faire d’autre que du ramassage ou des vaporisations chimiques et bien entendu inefficaces à terme car sa trop grande concentration de pommes de terre au même endroit ne pouvait qu’en attirer d’autres. Le secret est dans le mélange des genres.

Notre potager est inspiré des méthodes Lespinasse (buttes et mélanges/association des espèces) et Fukuoka (philosophie de jardin sauvage et associatif et beaucoup plus encore) et cette mixité entre les espèces n’est que du bon sens, les rangées et carré de monoculture sont une aberration pourtant encore trop bien ancrée dans notre manière de faire. Pourtant l’expression « ne pas mettre tous ses oeufs dans le même panier » est bien connue, alors pourquoi sectoriser autant son potager en monocultures a(r)(v)ides ?

Bref, aucun parasite, aucune maladie, aucun traitement et une très belle récolte. Tout le monde est content, la nature car elle a été respectée et enrichie, et nous bien sûr car consommer sa propre production, en plus d’être économique (dans ces conditions en tout cas) est aussi très gratifiante.

Vivement qu’on ait vraiment le temps de s’occuper du jardin pour en profiter pleinement.

D’ici là, quelques extraits du catalogue 2009…