Voilà ce que Thierry Baruch nous promet de découvrir.
Et ce fut le cas lors de ce chantier école qui s’est déroulé il y a peu de temps chez Marie et Dimitri, sous la docte égide de Thierry himself et sous sa nouvelle bannière : Formaterre!
Que du bonheur quoi… ^_^
On peut dire que j’en ai de la chance ! Deux chantiers écoles, avec deux grands spécialistes dans leur domaine, et le tout près de chez nous, c’est le top !
En effet, après un premier chantier école chez Clémence et Christophe avec Monique Cerro, de Terre, Pierre et Chaux, à Mardore, dans le 69, à une bonne demi-heure d’ici, c’est encore près de chez nous que s’en est organisé un deuxième, à Chausseterre, dans le 42, à une bonne demi heure d’ici ^_^
Evidement, je ne pouvais pas laisser passer cela, surtout que les enduits terre risquent plus que fort de nous intérresser tantôt. Je suis le blog de Thierry, Et pisé beau, depuis longtemps, et c’est donc en totale confiance que je suis allé participer à ce chantier d’un jour. C’est aussi sur son blog que j’ai pris conscience de l’importance d’un tel chantier de restauration, et je tremble rien qu’à l’idée des années qui nous attendent :o)
Non pas à cause de la quantité énorme de travail que cela peut représenter, c’est suffisamment varié et autrement plus passionnant que bien des métiers de bureau, mais cela fait longtemps que je m’intéresse à l’écoconstruction. Je sais qu’un tel travail se compte en années, Mais je m’inquiète du chantier, au sens propre du terme, que cela génère sur un lieu de vie, suivez mon regard… Oui, une bien grande phrase pour signaler que cela va être le souk par ici… ^_^
Bon, en tout cas, programme de ce premier chantier terre de Formaterre : Elaboration et pose d’un enduit terre/paille/chaux : http://pise.hautetfort.com/archive/2009/05/12/1er-chantier-ecole-chez-dimitri.html
En route donc…
Arrivée chez Marie et Dimitri, présentations, et c’est parti pour un premier café et un petit cours théorique sur la terre, le pourquoi ? le comment ? et le parce que. Je ne referais pas le résumé ici, il y a bien assez de sites qui traitent très sérieusement du sujet, mais si je devais en conseiller un commencez peut-être par celui-ci : CRAterre. La présentation de Thierry était très complète, et nous sommes vites passé à la pratique.
Après examen des essais à différentes concentration de terre / sable / chaux qu’avait réalisé Dimitri auparavant sur une portion de mur, nous avons choisi le mélange le plus adapté.
2 eau
3 chaux
2 sable
1 terre
4 paille
Je mets volontairement les ingrédients dans cet ordre, car cela correspond à l’ordre d’insertion dans la bétonneuse.
L’eau d’abord, elle lave la cuve du précédent mortier, ça évite qu’au bout de X bétonneuses, cela se termine avec des gros grumaux. Ensuite la chaux. Prévoir des masque efficaces (à soupapes ou valves comme vous préférez les appeler) contre la chaux, très fine et irritante. Laisser la bétonneuse tourner le temps que les grumaux se dissolvent. On rajoute le sable, qui achève les derniers grumeaux. La terre, et on attend que le tout soit homogène. C’est plutôt rapide. Et c’est parti pour les 4 seaux de paille (passée vite fait à la tondeuse par Dimitri la veille histoire de faire des morceaux exploitables). Et voilà une brouette.
Reste juste à en splatcher le contenu sur les murs à enduire. Ces murs ont été arrosé la veille par Dimitri, et le seront encore dans la journée. Splastch. Tout aussi facile à dire qu’à faire, avec un mortier de bonne qualité, ni trop sec, ni trop humide et le nec plus ultra de ces matériaux comme la terre et la chaux, c’est qu’on a un peu de temps pour les appliquer sensuellement sur les murs. Le rugue ciment lui se doit d’être appliqué très rapidement car il sèche (et casse :o) ) très vite. Les enduits chaux, et terre-chaux, eux sont souples, au sens propre et figuré d’ailleurs, et acceptent donc volontier de se faire étaler soigneusement, amoureusement, sensuellement, à la main gantée, tout en courbes.
C’est un vrai bonheur que de travailler ces matériaux, on ne peut qu’avoir l’envie de bien faire son travail. La texture même de ces enduits autorise les courbes les plus audacieuses, et si les teintes naturelles, variant avec la qualité de la terre et du sable, ne sont pas assez satisfaisantes, il est bien entendu possible d’appliquer ensuite un chaulage, teinté ou non, pour colorer tout cela.
La journée est très vite passée, dans une très bonne ambiance, et les sujets de conversations comme toujours sur ce type de chantier son toujours un moment d’échange passionant et convivial.
Impossible de comptabiliser la somme des points d’expérience acquis en une seule journée, mais des journées comme celles-là en valent un innombrable de galères et de déception par manque d’expérience. Cela se paie, un peu, c’est normal et plus que justifé au vu de la motivation de tous.
Car oui, sans ce « tous », ces chantiers ne seraient pas ce qu’ils sont.
Merci Marie pour ce déjeuner qui était vraiment délicieux ^_^
Et merci Thierry, merci Monique et à tous ceux qui oeuvrent dans l’ombre et font concrètement avancer les choses !!!
Quel beau compte-rendu mais si tu continue tu vas me faire rougir autant que la terre rouge de Saint-Nazaire en Royant….
Au plaisir de se revoir,
Salut !!
eh ben voilà ! Nous voilà propres !!! :)) Bravo à tous !
Dis donc Antoine, tu en auras eu des formations !
Tu sais maintenant : faire une dalle à la chaux y poser les carreaux et faire des enduits terre paille chaux. Il ne manque que les enduits chaux et tu seras fin prêt !!
Je ne suis pas étonnée que Thierry ait été performant… c’est pour ça que c’est mon partenaire de boulot !! 😉