Identification d’un alien d’outre-terre

Salut à toi, enthomologiste confirmé, sage et avisé.

Quand je dégage la paille des butte de notre potager pour y semer ou planter des choses, au frais, sous 1 petit ou plus centimètre de terre, je trouve parfois cette facétieuse et riante petite larve (dans les 2 cms).

Ne sachant pas trop si, lors d’une des phases de son cycle, elle se transformera en mécatronic tueuse de choux, je les laisse pour l’instant là ou elles sont, mais j’aimerais savoir si je dois plutôt les déplacer vers un autre lieu de vie ?

Notez que dans le doute, je laisse en attendant d’en savoir plus. Et pas, dans le doute, je dégomme plutôt que d’en savoir plus ^_^
Oui, je sais, il y a avait aussi la version possible, dans le doute, je dégomme en attendant d’en savoir plus, une méthode souvent pratiquée hélas, ou non.

Mais quand je vois le bon sens ambiant, je doute toujours un peu… Nous discutions encore avec une voisine, proche à vol d’oiseau et qui vit ici depuis de très nombreuses années. Elle a constaté qu’aujourd’hui, il n’y a quasiment plus de hérissons dans le coin.. Ce n’est pas qu’il y en avait des milliers auparavant, mais en tout cas, elle en voyait, et surtout elle avait bien moins de soucis de limaces qu’aujourd’hui. Entre les voitures et surtout surtout surtout ces fichus granules anti-limaces, ils disparaissent tous. La dernière nichée qu’elle ait pu voir était une mère décédée et ses petits rejetons, tous empoisonnés par un autre voisin qui mettait de l’anti-limace.

C’est à dire que nous, hommes de bon sens, pour se débarrasser d’un animal que l’on considère à tort nuisible, nous avons conçus dans notre superbe et hautaine indifférence, un moyen de tuer l’intrus, tout en supprimant ses prédateurs naturels, le hérisson, et les quelques espèces d’oiseaux ou de batraciens (comme le crapaud taureau) par empoisonnement indirect. Juste parce que la chaîne alimentaire ne s’arrête pas où  l’on pense.

Alors, merci à nos industriels habituels et leurs clients formatés, ou comment se rendre dépendant de produits, qu’ils soient bio, pseudo bio ou pas du tout bio, en dépit du bon sens le plus élémentaire. Comme me le disait encore un ami hier « en fait, plus on met des granules, plus il y a de limaces ! ». Oui, c’est exactement ça, tuer un prédateur de limaces qui gère bien plus efficacement son écosystème que nous est dommageable pour l’ensemble du système. Mais comme on nous apprend à ne plus penser en collectif mais en unité, en égoïste, alors on préfère s’assurer son petit carré de salade plutôt que l’écosystème dans sa globalité. Elle aura l’air maligne la salade quand il n’y aura plus de vie dans sa terre. Chacun pour soi, chacun chez soi, ça ne me concernera pas, après moi le déluge, …

Les limaces jouent pourtant un rôle essentiel dans l’assainissement et l’épanouissement de notre biosphère, les empoisonner elles, leur descendance et leurs prédateurs est non seulement une folie, mais est néfaste pour l’ensemble de la chaîne dont nous faisons tous partie. Les limaces sont embêtantes à première vue, elles sont au jardin et bouffent nos plants et semis, nous en faisons l’expérience encore pour cette deuxième année, tous les jours je constate des dégats, mais à côté de cela, elles nettoient aussi notre potager de tous les « détritus » végétaux, les transforme en autre chose, qui sert à d’autres organismes, qui en nourrissent encore d’autres, ces autres encore d’autres, et ces autres, plus gros, finissent par manger d’autres prédateurs de votre jardin, ou servent de nourriture à d’autres prédateurs, rongeurs, tout aussi utiles que néfastes, parce que parfois gourmands au jardin. Ce n’est donc qu’un équilibre à trouver pour que tout le monde y trouve son compte et en retire sa pitance, ce qui est le plus important pour nous tous. En ramassant mécaniquement et quotidiennement les limaces (à la main) par exemple, on élimine le gros des morfales, on en oublie certaines ce qui limite largement la casse en ne brisant pas l’indispensable chaîne de la vie qui nous relie tous sur cette biosphère.  On empêche un grand nombre de pontes et il y a donc un peu moins de limaces l’année suivante. Mais c’est sûr, on peu gagner du temps en bombardant de granules sans se poser plus de questions et en ignorant leurs criantes réponses. On peut égoïstement briser cette chaîne qui nous relie tous en pensant la respecter avec des granules dits naturels. Un poison reste un poison, même bio.

Comme le fameux Ferramol®. Celui qui ne tue rien d’autre que la limace. La pilule ultime qui ne tue que la limace ! Bien sûr, aucune action néfaste sur tout ce qui se trouve en amont, en aval ou au même plan que la limace. Un peu comme le nucléaire qui ne produirait pas de CO2. Ha ha ha ! Franchement, on bombarde un sol de substances actives et ça ne fait rien à rien, sauf aux limaces. Franchement…

Les fiches commerciales sont nombreuses sur le web.  Les chiens, les hérissons, la terre du potager, tout ça, tout est ok, consommez heureux et sereins, tout va bien. Consommez, y a rien à lire. Je discutais pas plus tard qu’aujourd’hui avec plusieurs personnes à ce propos. Sur la douzaine de personnes présentes, toutes orientées bio, une bonne partie utilisait du ferramol pour se débarrasser des indésirables.  Tout le monde est d’accord pour louer son efficacité et son inocuité. Mais quand on les interroge sur le fait que c’est tout de même un poison pour les limaces, et que donc cela a obligatoirement un impact sur la faune et la flore qui l’environne, les yeux se baissent, les réponses deviennent plus évasives. Ce n’est que du fer. On est tous d’accord pour dire, même les brochures commerciales, que « le fer  et le phosphate jouent un rôle important dans le métabolisme des plantes et des animaux » (source : brochure commerciale de l’anti-limace naturel Ferramol, de Neudorff : http://www.neudorff.fr/?1148 ) . Or le principe actif du ferramort est justement le phosphate ferrique. Donc on balance des substances ferriques qui « jouent un rôle important dans le métabolisme des plantes et des animaux » et cela ne peut toucher que les limaces ! Franchement…  Il y a donc le granulé que la limace ne trouvera ou voudra pas, celui-ci va tout simplement être ingéré par le sol. A force de mettre des granulés ferriques qui jouent un rôle  important pour tout ce petit monde, semaines après semaines, années après années, aucune incidence sur rien. Consommer et utilisez heureux. Pilule rouge ou bleu aujourd’hui ? aujourd’hui, elle sera plutôt verte…

Donc, une limace ayant ingéré une maxi dose de phosphate ferrique sous la forme d’un granulé de ferramou, qui se fait ensuite bouffer par un prédateur, va l’emporter avec elle dans l’estomac de ce dernier. A lui de gérér ensuite. Une des personnes présente aujourd’hui admettait avoir vu un impact sur la population de vers de terre de son potager. Il peut y avoir beaucoup d’autres raisons, mais elle y avait vu un lien avec ses granules poisons ferramoletonés. Il faut arrêter de se voiler la face et de se cacher derrière un blabla scientificommercialohypnotyrassurant (ça c’est du mot !). Intégrer ces granules dans la chaîne de vie de votre jardin a obligatoirement un impact, même si vous ne le voyez pas. Ces granules ne se dématérialisent pas, ils se transforment ou sont mangés. Dans les deux cas, ils entrainent des modifications importantes de leur milieu !

Même le ferramol bio !

Alors je répète ce que disais justement mon ami « Plus tu mets de granulés, plus il y aura de limaces ! ». Peut-être pas dans ton jardin, mais dans le monde qui l’environne ! Et sans ce monde qui l’environne, ton jardin n’est plus rien qu’une terre morte.

Pas de Rumex sur cette photo, c'est jusqte que je la trouvais belle notre prairie ^_

En me promenant dans le verger, examinant la santé de nos petits arbres, je constate de-ci de-là des plants de rumex envahis de pucerons. Sur le coup, réflexe de mon formatage culturel, je pense aussi sec « puceron = mauvais = élimination ». « On sait jamais, ils pourraient passer du rumex aux arbres fruitiers ». « ils vont envahir toute la prairie ». Bref, je commence à couper une ou deux tiges de rumex dans le but d’évacuer ces plants plein de pucerons ailleurs, et je m’arrête dans mon geste. Think different. Merci Jobs pour avoir validé ce slogan, il peut s’appliquer à tant de choses.

En y regardant de plus près, j’observe que les pucerons en fait n’ont élu domicile uniquement, ou presque, que sur les plants de Rumex dans la prairie. Alors pour info, sachez que le rumex est plutôt envahissant et coriace. Donc, en fait, ces pucerons là sont en train de m’aider puisqu’ils évitent au rumex d’envahir la prairie. Ce sont eux qui régulent le rumex. Rien de scientifique à tout ce que je suis en train de dire, ce sont juste quelques observations après 2 ans passés ici. Ce n’est donc pas une très grande expérience. Mais bon, think different, où est le nuisible là ?

De plus, je pourrais toujours pleurer de ne pas voir de coccinelles quand j’en aurais besoin si j’éradiquais systématiquement son plateau repas ! Elles préfèrent s’installer pondre leurs larves dévoreuses de pucerons là où elles trouveront à manger. Il faut donc qu’il y ait aussi des pucerons pour qu’il y ait moins de rumex et plus de coccinelles.  Encore un pseudo nuisible. Tant qu’il reste sur le rumex et pas sur mes arbres fruitiers ^_^

Bon, voilà, je voulais juste une petite identification d’une larve au départ, je ne pensais pas soliloquer ainsi… Mais moi, les limaces, elles me font comprendre bien des choses finalement ^_^

8 réponses sur “Identification d’un alien d’outre-terre”

  1. Bonjour à vous,
    Petite lecture de ce billet et recherche dans la foulée de cette larve présente dans le untergründ de votre potager.
    A priori, je dirais que c’est une larve de Cétoine dorée…A priori bien entendu !
    Voici le lien sur un site intitulé : jardinage entomologique
    http://jardinage-entomologique.over-blog.com/article-25402006.html
    Et pour les hérissons, il est possible de leur fabriquer des abris avec du feuillage, des branchages et chutes de planches en bois. Et que ces derniers puissent se régaler de limaces brunes, panthères…
    Nous partons en forêt faire des photographies de quoi ! d’insectes 😉
    Bon dimanche à vous
    Guillaume

  2. Je penche aussi pour la Cétoine Dorée.
    En général, on en retrouve plutôt dans les composts, surtout s’il y a des branchages. Pour la différencier des larves de hannetons, il suffit de se souvenir que la cétoine c’est « gros derrière, petite tête » et le hanneton le contraire!
    La cétoine ne fait pas beaucoup de dégâts au jardin, sauf dans les jardinières. Une solution pourrait être de les déplacer vers le compost… ou de planter des choux quand même et de voir ce qui se passe.

    Juliette

  3. Moi quand je trouve tes aliens dans mon jardin, je les ramasse et je les donne aux poules, elles adorent, et ça fait de bons oeufs bios, je fais pareil pour les limaces !!…

    1. Les poules, on finira par y venir effectivement… mais un peu plus tard… pas encore le moment… Merci Claude en tout cas pour ce petit conseil culinaire.

      1. ICI LONDRES attention les poulettes
        justement maintenant le 18 juin c’est plus tard! non? je te ramener tes poules demain (cock et poule de 7 semaine) Alors dépêche toi a faire une belle cabane cette nuit.

        A demain R+H=7

  4. Gilles avait dit un hanneton, il n’était pas loin d’après la réponse de Juliette.

    Bon, il faut que je prenne l’habitude de venir faire un tour régulièrement car je ne suis vraiment pas prévenue de tous les articles 🙁

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