Isolation façade nord… 6/x

Il faudrait que je commence à changer mes titres… déjà que ce ne sont pas les mots clefs les plus saisissants pour un référencement de qualité, mais en plus, ça finit par lasser un peu ^_^

On devrait aller comme ça jusqu’à 8 ou 10, inimaginable…

Bon en tout cas, maintenant, l’équipe de super-héros et héroïnes (aaah, voilà du bon mot clef !) vient de s’agrandir de plusieurs membres d’un coup.

Matthieu Salles est dans la place !

Ça rigole plus. Ça bosse. Ça compose. Ça résout. Bref, nous voilà avec les mêmes capacités, mais avec le sérieux en plus.


Hum… bon, circulez, y a rien à vouère !

Forts de ces nouvelles forces de passage au Bief, nous nous préparons une nouvelle recette pour le mortier de chaux, et celle-ci ne laisse personne autour de la brouette indifférent. Les commentaires fusent, admiratifs, la texture est parfaite pour ce que nous voulons en faire, grasse, collante, lourde, douce, lisse et souple. L’argile, sans tout ce sable en surplus laisse exprimer toutes ses capacités. Ça va accrocher d’enfer !

La recette de l’enduit extérieur avec la terre du Bief, dans l’ordre d’insertion dans la bétonnière :

  • 1 vol d’eau
  • 1/2 vol de chaux aérienne Saint-Astier CL90
  • 4,5 vol de terre
  • 2  vol de paille

Le volume d’eau variait un peu en fonction de l’humidité ambiante, et donc de l’eau contenue dans la terre.

La chaux, dans notre mélange, n’était a priori même pas obligatoire, notre terre étant vraiment très argileuse et collante. Mais vu la dose (moins de 10 % du total), et vu que ça nous rassurait plutôt d’en avoir un peu, on ne s’est pas gêné pour y mettre, comme on dit par ici et ailleurs ^_^

La terre provient d’un champ voisin. Il faudra pour ce mur plusieurs remorques de terre de plusieurs tonnes. Le tracto d’un voisin et sa remorque nous aide dans cette difficile quête. Il ne faut pas de la terre végétale. Enfin, je veux dire, il faut éviter les 10 premiers centimètres et prendre la terre d’en dessous, sans tout le réseau racinaire des herbes des pâturages en question. Toutes ces tonnes de terre iront rejoindre le mur… par la force des mains… quand j’ai vu tous ces tas de terre au fil des jours, je n’en croyais pas mes yeux de la voir passer du sol au mur, à la corde, au seau, à la main quoi…

La paille provient de ce même voisin, les brins étant trop long, on les passe à la tondeuse (j’ai une petite tondeuse électrique Viking que j’avais de notre méga jardin d’1 are de notre maison d’avant qui va très bien pour cette coupe). On étale la paille au sol, sur une couche épaisse, on enlève le bac de la tondeuse, et youpi ! vrrrrrrrrrrrrrrrrrrrr. Vite fait, on se retrouve avec des bouts d’une longue dizaine de cm et c’est parfait.

Un mélange parfait donc, collant à souhait. Tant mieux, car je le rappelle, le but est d’isoler par l’extérieur avec une couche de 15 centimètres de matériaux. Et pour faire tenir 12cm d’un enduit terre – paille (le 1er cm étant le gobetis et les 2 derniers une couche protectrice chaux-sable), il va falloir plusieurs choses :

  • de la pugnacité, on ne met pas 10cm d’un coup. La technique consiste dans l’ordre à :
    • préparer tous les ingrédients :
      • les avoir, les prévoir
      • tamiser la terre, comme pour les crêpes, pas de cailloux ni de gros grumeaux :o)
      • couper la paille
    • remplir les seaux de chaux, paille, terre, eau
    • mettre dans la bétonnière et préparer une dose
    • déverser dans la brouette
    • remplir directement les auges de maçon pour les travaux au RDC, remplir les seaux de maçon (13 litres) de mortier et les monter à la corde à l’échafaudage pour remplir une auge de maçon à l’étage voulu.
    • prendre une bonne poignée de mélange, l’appliquer sur le mur en l’étalant, en appuyant. La couche que vous appliquez doit se lier à la précédente. Avec un bon mélange, cela se fait très bien et très vite. Poignées par poignées, seaux après seaux. Cela se fait vite, mais c’est très long. A deux, on travaille trois fois plus vite prend tout son sens dans ces moments là.

A noter : on peut travailler à partir d’en bas, comme une bonne partie de ce que nous avons fait, mais il existe aussi une autre méthode qui est de commencer par en haut, ainsi, on est sûr que l’enduit tient tout seul, puisque pas retenu par en dessous. On a fait un peu les deux en fait, selon l’humeur, la notre et celle des abeilles et la météo. Au RDC on sent moins les gouttes ^_^

On applique ainsi une dose sur 5 cm environs, on laisse sécher grossièrement et on applique sur les 5 cms restant, voilà pour le principe en tout cas.

  • de la patience, c’est long, c’est long, c’est long… si seulement cela pouvait se projeter avec une machine ? ^_^ C’est long, mais ça avance vite, on voit toujours le travail avancer, et c’est tellement agréable de travailler la terre, la boue, à pleines mains (gantées tout de même avec à cause de la chaux).
  • de la force. Préparer les ingrédients, notamment tamiser de la grosse terre argileuse, monter les seaux à la corde. C’est lourd un vol de 12 litres de boue. C’est haut soudain 4,5,6 mètres. Étaler ensuite la boue finit par appuyer sur certains muscles, pas forcément inconnus, mais qui travaillent rarement aussi intensément avec les mêmes gestes aussi longtemps. Mais tout cela reste accessible à tous, enfants compris. Toujours des gants avec la chaux, même avec moins de 10 % !

On voit le tamis sur la gauche…. du fabriqué maison, merci Gilles d’avoir perfectionné et consolidé celui que je m’étais déjà fait pour une quête désespérée (retrouver il y a longtemps mon alliance dans des mètres cubes de gravats (j’avais maigri au début des travaux, tenez en compte quand vous enlevez vos gants et faites des travaux ^_^ ))

  • de l’humour : eh ouais, Matthieu Salles était dans la place quand même ! …

Allez, le reste en images, la suite bientôt…

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